Il s'était promis de ne pas s'exprimer avant le début du Championnat, mais Jérémie Janot a finalement décidé de rompre le silence sur notre site pour faire le point sur sa situation. Eloigné des terrains durant quatre mois en raison d'une blessure à l'épaule gauche, puis relégué sur le banc de touche au profit de Jody Viviani, le portier sait qu'il a tout à prouver avant la reprise. «Jody part avec un peu d'avance, mais je vais tout faire pour regagner ma place», assure-t-il. Malgré les sollicitations de Lille et Grenoble, il souhaite poursuivre l'aventure avec les Verts où l'attend «un challenge excitant». Entretien.
«Jérémie Janot, on ne sait toujours pas qui sera le gardien numéro un de Saint-Etienne pour la saison à venir. Comment vivez-vous cette situation ?
Très bien dans la mesure où Jody et moi, on est en compétition. Même si je sais qu'il part avec un peu d'avance, je suis surtout rassuré par l'état de mon épaule. Le reste, ce n'est pas nouveau. Durant toute ma carrière, j'ai été en concurrence avec beaucoup de gardiens. On verra bien à l'arrivée qui terminera la saison dans le but. Il y a quatre compétitions à jouer. Je vais tout faire pour regagner ma place.
Beaucoup de choses se sont dites depuis le début du mercato, notamment que vous pourriez quitter le club...
(Il coupe). Mais moi, je n'ai jamais dit que je voulais partir. D'ailleurs, je n'ai pas non plus eu de garantie de la part de l'entraîneur. Ce n'est pas parce que j'ai un certain statut que j'ai un passe-droit. Tout se jouera sur le terrain. Jusqu'à maintenant, je m'étais toujours dit que je ne m'exprimerai pas dans la presse avant le début du Championnat. Mais les choses ont pris une telle proportion que j'ai changé d'avis. Dans mon esprit, tout a toujours été très clair. Ma seule inquiétude, c'était de savoir comment allait réagir mon épaule.
Cette période, comment l'avez-vous vécue ?
Quelque part, ça m'a fait rire parce que je suis en pleine négociation avec mes dirigeants pour une reconversion au club. Comme je ne me suis pas exprimé, je pense que certaines personnes ont pris ça pour de la frustration alors que c'était simplement parce que je n'avais rien à dire.
Avez-vous tout de même songé à partir ? Grenoble et Lille étaient notamment intéressés pas votre venue...
On est toujours à l'écoute des propositions. C'est normal, on est footballeur professionnel. Maintenant, je dois avouer que j'ai laissé tout ça à mon agent. Moi, je suis quelqu'un qui me concentre uniquement sur ce qui se passe sur le terrain.
La saison dernière, lorsque vous êtes revenu de blessure, vous attendiez-vous à rester sur le banc ?
Ça a toujours été très clair avec le coach. Lorsque je suis revenu, il restait cinq matches à jouer. On s'était dit qu'il y avait peut-être une éventualité pour que je joue les trois derniers, mais finalement, ça ne s'est pas fait. Je comprends tout à fait. Il y avait une dynamique de victoire, une prise de conscience collective. Je n'avais plus mon destin en main... Aujourd'hui encore, il n'y a aucune ambiguïté. Je vais à nouveau devoir faire mes preuves. C'est un challenge très excitant.
Quelles relations entretenez-vous avec Jody Viviani ?
Elles sont très bonnes. Il n'y a aucun problème entre nous. Jody a longtemps été dans l'ombre, mais il a toujours bossé très dur. Aujourd'hui, il récolte le fruit de son travail. Je pense même que tout le monde va sortir grandi de cette concurrence. On va se tirer la bourre et s'aider mutuellement à être encore meilleurs. S'il y a un souci cette saison, ce ne sera pas chez les gardiens.
Se retrouver de nouveau dans la peau d'un numéro deux, ce n'est pas trop dur ?
Non parce que je n'ai pas perdu mes qualités. J'ai juste été blessé gravement alors que cela faisait six années que j'étais titulaire. Pour ceux qui ont la mémoire courte, je rappelle que je suis rentré dans l'équipe alors qu'elle était 17e de L2 et que je l'ai quittée lorsqu'elle était 5e de L1... C'est la loi du sport. Désormais, les compteurs sont remis à zéro et chacun va tout faire pour gagner sa place. Ça ne me dérange pas».
Recueilli par Emery TAISNE