Envie de garder Cissé

Pape Diouf n'est pas coutumier des déclarations à l'emporte-pièce. Il nous l'a encore prouvé dans la première partie de l'entretien qu'il nous a accordé. «Une vraie négociation ne se fait pas en plein air. Je n'ai pas à dévoiler sur la place publique le contenu des discussions que je peux avoir avec Maurice Cohen», souligne-t-il lorsque le dossier Bakari Koné est évoqué. Serein quant à la possible arrivée de l'international ivoirien, le président de l'Olympique de Marseille fait le point sur l'actu chaude du club phocéen.

«Pape Diouf, Marseille a remporté son premier match de préparation dimanche contre Neuchätel Xamax (2-0). Cette rencontre vous a-t-elle rassuré, notamment défensivement ?
Je ne tire jamais d'enseignements définitifs par rapport à ce type de rencontre. L'an dernier, nous avions gagné tous nos matches amicaux et cela ne nous avait pas empêché d'entamer le Championnat de manière calamiteuse. Si, cette saison, l'inverse se produisait, je signerais tout de suite. Maintenant, concernant la défense, je ne fais pas partie de ceux qui pensent qu'elle était en cause sur les huit buts qu'on avait encaissés précédemment. Pour moi, c'est un ensemble. Il ne faut pas non plus oublier que les joueurs avaient ingurgité une forte dose de travail physique. Il faut encore attendre pour porter un jugement objectif.

La vraie satisfaction concerne Hatem Ben Arfa, qui monte progressivement en puissance ?
Si on a pris Hatem, c'est qu'il peut nous apporter quelque chose. On connaît son talent, ses qualités. Il joue dans son registre et c'est évidemment un plus pour nous. Maintenant, on ne peut pas réduire notre prestation de dimanche à la sienne. C'est l'équipe qui a joué ensemble, qui a mieux dosé ses efforts. Le résultat est avant tout collectif.

Quid de Djibril Cissé, qui a inscrit son troisième but en quatre matches ? Il avait fait part au mois de juin de son envie de retrouver la Premier League...
Déjà, je rappelle qu'à Marseille, ce ne sont pas les joueurs qui décident s'ils s'en vont ou non. Ensuite, il faut reconnaître que le cas de Djibril est un petit peu particulier. Il a connu des moments très difficiles l'an dernier qui l'ont conduit à cette réflexion et cette volonté de retourner en Angleterre. A l'heure actuelle, il n'y a pas de décision de prise. Pour qu'il parte, il faudrait que deux conditions soient remplies : qu'on nous transmette une offre à la hauteur de nos attentes et que nous, nous trouvions une solution sportive pour le remplacer. On n'en est pas encore là...

Et vous, votre souhait, quel est-il ?
Djibril est un garçon qui nous a valu 37 buts en une saison et demie. Trouvez moi sur le marché quelqu'un qui a cette efficacité-là ! Un joueur comme lui, c'est sûr qu'on a plutôt envie de le garder.

Son avenir est-il lié à la possible arrivée de Bakari Koné ?
Absolument pas. Ce sont deux options très différentes. Ce n'est pas dans notre intention de dire que "Baki" sera le successeur de Djibril. Rien n'interdit non plus de penser qu'une association entre les deux joueurs puisse être possible.

Maurice Cohen a indiqué que si Koné devait être Marseillais, il fallait que cela se fasse d'ici mardi. Cela ressemble à un ultimatum, même si lui s'en défend ?
Les ultimatums, non seulement ils ne sont pas faits pour m'impressionner, mais ils n'ont jamais été une solution. Je suis totalement invulnérable à cela. Maintenant, concernant "Baki", ça ne dépend pas seulement de nous, mais d'une volonté des deux clubs et en particulier, des deux présidents. Personnellement, je pense que le bon sens peut tout à fait l'emporter dans ce dossier. Je reste serein.»

Propos recueillis par Emery TAISNE