Mathieu s'arrête làLe beau parcours de Paul-Henri Mathieu a pris fin hier peu avant minuit et demi (18h30 en France). C'est le Chilien Gonzalez (n°12) qui a mis fin au raid du chasseur de têtes de série.
De notre envoyé spécial à Pékin
Changement de programme. A l'heure où le Strasbourgeois aurait dû commencer son match pour une place en demi-finale des Jeux, c'était concours de tee-shirts mouillés dans les allées de l'Olympic Green Tennis Center.
Conséquence immédiate du gros orage arrivé sans prévenir en début d'après-midi et qui aura retardé le tournoi de plus de trois heures. Résultat, quand Mathieu et Gonzalez ont pénétré sur le cossu court n°2, la nuit était largement échancrée et les gradins clairsemés.
Il était 22h50 (16h50 en France) et quelques poussières. Pas vraiment une heure pour débuter un match de tennis, surtout pour Mathieu très peu à l'aise dans ces conditions.
« Ça ne pardonne pas » « Je n'aime pas jouer quand il fait nuit, expliquait-il. Déjà j'y vois mal et puis je me suis blessé deux fois déjà en Australie en jouant tard, ça me trottait dans la tête. Pour moi, ce n'est jamais évident dans ces conditions. J'ai moins de jus, moins de confiance ».
Et ça s'est vu. D'entrée. Avec un service offert dès le premier jeu au Chilien qui n'en demandait pas tant. Jamais complètement dans le rythme, alternant points gagnants et fautes grossières, Mathieu a subi la loi du n°12 mondial, conséquente machine à frapper, durant 1 h 43.
« Dans les grands tournois, c'est vraiment l'un des meilleurs joueurs du monde, continuait Mathieu. Il n'imprime pas vraiment de rythme aux échanges et si on est moins bien, ça ne pardonne pas ».
Et ça n'a pas pardonné, effectivement. Même quand Gonzalez, bousculé par d'intempestives montées au filet et débordé par quelques coups droits patiemment construits, s'est retrouvé mené 4-2 dans le deuxième. Avec service à suivre pour le Français.
Une occasion de faire un deuxième break, peut-être décisif, gâchée par un service en dessous du niveau exigé dans de telles circonstances. Avec deux doubles fautes qui faisaient tache.
« Globalement, je n'ai pas bien servi et sur ce jeu là encore moins, reconnaîtra Mathieu. J'aurais voulu aller plus à la volée, mais ça exige beaucoup de jus, beaucoup de concentration et ce soir (hier) je n'avais pas les jambes pour le faire ».
Et maintenant direction New York Une fin de tournoi en eau de boudin qui altérait un peu son plaisir. A tel point qu'il avait du mal à apprécier son parcours qui l'a pourtant vu gagner trois matches d'affilée, ce qui ne lui était pas arrivé depuis plus de deux mois, et accessoirement aussi éliminer deux têtes de série. Davydenko (n°4) et Kiefer (n°12).
« C'est bon pour la confiance, c'est sûr. Mais quand on est en quarts, on veut tous aller au bout donc là, je suis juste déçu et frustré de ne pas avoir joué au niveau que j'avais ces derniers jours. Et puis, Federer a été sorti. Contre Blake, je pense que j'aurais eu mes chances ».
Maintenant que les Jeux sont terminés pour lui, Mathieu ne va pas s'attarder en Chine. Les valises seront bouclées cette nuit et un avion pris demain pour Paris avant un départ pour New York lundi.
« Je serais bien resté profité des épreuves, regrettait-il, mais j'ai l'US Open qui arrive dans 10 jours, je ne peux pas me le permettre ».
Il pourra au moins bénéficier du surplus de confiance engrangé ici. Rien que ça justifiait le voyage.
P.C.
Édition du Ven 15 août 2008 Et maintenant notre PHM ... il n'y a plus de Français au tennis