La chasse est ouverte
La L1 reprend samedi, portée par l'espoir d'une hiérarchie enfin bousculée, sur la lancée d'une dernière journée sensationnelle la saison passée et d'un Trophée des champions qui vient d'échapper à Lyon, septuple champion aux crocs émoussés.
Lors de la 38e et dernière journée, le 17 mai, 43 buts avaient été marqués et avaient décidé des récompenses et bonnets d'âne : titre, places européennes, maintien, relégation.
Le Trophée des champions, samedi à Bordeaux, à défaut de spectacle pur (pas de but dans le temps réglementaire, révélateur d'une L1 qui sur la durée fait peu trembler les filets), a offert un beau suspense, avec à la clé une victoire rafraîchissante des Girondins (0-0 a.p., 4 t.a.b à 5). Logique tout de même pour l'équipe de Laurent Blanc, qui avait contesté jusqu'au bout la 7e couronne de la bande à Juninho.
Ne pas enterrer l'OL Sur le papier, Bordeaux est l'équipe la mieux en place, avec sa « Force G », Gouffran et Gourcuff. Les Bordelais devront avant tout combattre un environnement (médias, public) qui les voit déjà au sommet après la 2e place de L1 décrochée la saison passée. Et les Girondins devront surtout gérer une Ligue des champions dévoreuse d'énergie, eux qui avaient sacrifié la Coupe UEFA l'an passé pour cause de banc trop modeste.
Il ne faut cependant pas enterrer trop tôt l'OL. La préparation physique a sans doute été axée sur les terrains de C1 cet hiver. Et l'effectif de Lyon, même s'il a perdu Coupet, Ben Arfa et Squillaci, reste taillé pour un championnat à sa mesure.
Les internationaux français de l'OL, comme Boumsong, Toulalan et Benzema (meilleur buteur de L1 la saison passée avec 20 buts) doivent se faire pardonner un Euro raté. Et le mental de gagneur de Claude Puel devrait pousser son équipe. Reste une question lancinante : qui sera le leader capable de souder un vestiaire tiraillé la saison passée entre ambitions personnelles et querelles de générations ?
Les Lyonnais, qui n'ont fini qu'avec 4 points d'avance sur Bordeaux la saison écoulée (loin des 17 points sur le second, record du genre établi par les Lyonnais lors de l'exercice 2006-07), savent qu'ils n'auront guère le droit à l'erreur.
Car outre Bordeaux, les prétendants ne se cachent plus. Marseille a fait fort au mercato avec Koné, Hilton et Ben Arfa. Sans oublier que l'OM a gardé Cissé, en forme cet été. Problème : tous les numéros dix marseillais (Valbuena, Ziani et Ben Arfa) ont connu une préparation perturbée par les blessures. De quoi connaître un retard à l'allumage ?
Le Paris SG, qui s'est offert un casting rêvé (Hoarau, Sessègnon, Giuly, Makelele), risque sans doute lui aussi de connaître un démarrage sur le mode diesel. « Make », capitaine, et Giuly, 67 ans à eux deux, ont connu de petits pépins physiques, tandis qu'Hoarau semble un peu tendre pour montrer la voie en attaque. Et il manque toujours deux joueurs d'envergure, un défenseur central et un attaquant, pour compenser les départs de Yepes et Pauleta.
Verts et ASNL en embuscade Les bonnes opérations pourraient venir d'équipes moins médiatisées qui ont su conserver leur ossature et les renforcer judicieusement, comme Saint-Etienne (Gomis reste, Matsui arrive), qui retrouve l'Europe, et Nancy (qui récupère un ancien de la maison, Ouaddou).
D'autres équipes suscitent en revanche les plus vives inquiétudes, comme Rennes (où l'affaire du non-transfert de Briand pourrait laisser des traces) ou encore Le Mans, terre d'exode (Calvé, De Melo, Matsui, Romaric, Sessègnon, Yebda...).
Chez les promus, c'est Nantes, avec Klasnic, le greffé du rein, qui va attirer les projecteurs après sa remontée express, tandis que Grenoble est encore dans le flou et que Le Havre la joue modeste.
Édition du Mar 5 août 2008