Un Jaf d'attaquePetit à petit, Jean-Alain Fanchone s'est fait un prénom au sein de l'équipe strasbourgeoise. Ou plutôt un surnom, puisque les habitués de la Meinau ne l'appellent plus que « Jaf ». Rencontre, avant la venue de Lens à la Meinau.Depuis son retour d'Ajaccio, Jean-Alain Fanchone s'entraîne avec un bandage à la jambe, au niveau du tibia. Un souvenir ramené de Corse que lui a généreusement offert Pereira, via un méchant tacle les deux pieds décollés.
Une faute qui a d'ailleurs valu un carton rouge au joueur ajaccien et... une bronca de tous les diables dirigée contre le latéral alsacien, qui a eu le triste privilège d'être encore plus insulté que M. Biton, l'arbitre de la rencontre.
Une mésaventure dont le jeune latéral gauche préfère sourire. « J'ai un petit hématome, rien de grave, lance-t-il avec le sourire, et ensuite, c'est les supporters quoi.... Et puis j'ai quand même entendu quelques bonnes vannes du genre "Tu rentreras jamais à Strasbourg vivant". Vaut mieux le prendre en rigolant ».
« Avec Quentin, on est là pour travailler » L'an dernier à la même époque, l'arrière cousin de James Fanchone arpentait encore les terrains de CFA. Depuis le début de la saison, il est passé pro, devenant rapidement une des bonnes surprises d'une équipe du RCS qui peinait à trouver un véritable spécialiste côté gauche depuis le départ de Boka.
Pourtant, dans l'esprit de Jaf, rien n'est encore fait quand on évoque son statut. La faute à Quentin Othon, qui lui fait la concurrence côté gauche. « Avec Quentin, on est là pour travailler. Ensuite, c'est au coach de choisir. Suivant les équipes qu'on affronte, ce sera lui ou moi, sachant qu'il est plus efficace défensivement. Moi je dirais que j'apporte plus offensivement », expose Jean-Alain Fanchone. Avant d'ajouter : « Mais ni Quentin ni moi
n'avons la prétention d'être des titulaires incontestables ».
« Un peu comme un match de L 1 » Un turn-over qui est loin de déstabiliser le joueur. « Au contraire, c'est une concurrence positive. A chaque fois, celui qui rentre veut faire mieux que celui qui a joué. Ça nous oblige à hausser notre niveau de jeu et tout le monde progresse », poursuit le jeune défenseur.
Qui ne se fait pas une montagne de la venue de Lens, même si cette rencontre est le premier « gros » match de sa carrière. « C'est un peu comme un match de Ligue 1, certainement un des meilleurs à jouer de la saison avec Metz », analyse-t-il.
Pour autant, pas la peine de lui parler stress, pression et autre, tant Jaf semble être d'une nature sereine. « Eux veulent prendre de l'avance et nous on veut repasser devant. Mais ça reste un match à trois points, ce ne sera pas forcément déterminant pour le championnat », relativise le gaucher.
Jaf ne craint d'ailleurs pas plus que cela ce RC Lens dont tout le monde lui rebat les oreilles. « Ils ont des joueurs qui peuvent faire la différence, mais nous on a un collectif, avec un vrai esprit d'équipe. Et si on est en place, ils ne pourront pas faire grand-chose », annonce crânement le Strasbourgeois.
Personne n'est forcé de le croire sur parole. Mais Jean-Alain Fanchone, lui, a bien l'intention de prouver ce qu'il avance sur le terrain.
Barbara Schuster
Édition du Ven 31 oct. 2008