Il y a un an, le Racing est confronté à l'insuffisance cardiaque d'une recrue potentielle. Johan Radet devait s'engager avec le club strasbourgeois au mois de juin 2007. Souffrant d'une malformation cardiaque décelée après onze ans de carrière, le joueur a été contraint de mettre fin à sa carrière.
Dans les plans de Jean-Marc Furlan, le renforcement défensif du promu strasbourgeois représentait une priorité à l'heure de remplacer Jean-Pierre Papin. Manuel Dos Santos, Grégory Paisley et Johan Radet constituaient ses priorités pour mener à bien ce chantier.
Les deux premiers donnaient rapidement leur accord en cette intersaison 2007. Suivi depuis plus de six mois par les observateurs du RCS, le troisième, 30 ans, onze ans de carrière de L 1 à Auxerre, s'entendait rapidement sur les conditions d'un déménagement à Strasbourg à la faveur d'un contrat de deux ans.
En pleurs
le jour de la fête
de la musique
Libéré par le club bourguignon, le latéral polyvalent s'apparentait à une bonne affaire. Estampillé bon joueur de club, Johan Radet débarquait en Alsace pour se plier à la traditionnelle visite médicale. La plupart des médias, comme souvent en pareil cas, annonçait officiellement sa signature pour le 18 juin 2007.
Elle ne devait jamais intervenir. Les médecins du Racing, alertés par des premiers examens douteux, le soumettent à des examens approfondis.
Leur verdict tombe le jour de la fête de la musique, « contre-indication médicale à la pratique du sport. » Accompagné de sa famille, le joueur quitte la Meinau en pleurs.
S'en suivent quelques épisodes assez contradictoires. Philippe Richet, un cardiologue auxerrois dément rapidement les avis strasbourgeois. « Pour nous, il n'y a pas de problème, Johan peut toujours jouer au football, révèle le médecin bourguignon. Strasbourg a simplement détecté une hypertrophie de la pointe du coeur. »
«Il y a une vie
après le foot»
Dans un contexte rendu sensible par la mort d'Antonio Puerta, le défenseur du FC Séville, décédé au mois d'août 2006, le joueur prend l'avis de spécialistes parisiens, se soumet à un « holter », qui scrute l'activité cardiaque pendant 24 heures, et se résout au final... à mettre fin à sa carrière, le 20 juillet.
« Tout s'est écroulé, révèle-t-il après coup. Au début, on n'y croit pas. J'ai pris une sacrée claque. Et puis on se dit ensuite que l'on a eu de la chance. La vie continue, il y a une vie après le foot. » La sienne s'organise depuis un an autour d'un rôle de consultant pour France Bleu Auxerre.
Fr.N.
Édition du Mar 22 juil. 2008