Après s'être renforcé avec les arrivées de Ben Arfa, Hilton et autre Erbate, l'Olympique de Marseille se préparer à dégraisser, comme nous l'a confié son président, Pape Diouf. A ceux qui affirment vouloir rester à l'OM malgré un temps de jeu qui pourrait être famélique, le dirigeant répond qu'il y aura un «équilibrage de l'équipe». «D'une manière ou d'une autre». Il nous a également fait part des ambitions de son équipe : «Rendre la vie difficile aux Lyonnais». Deuxième volet de notre entretien.
«Pape Diouf, à l'heure actuelle, Marseille possède un groupe très dense. Doit-on s'attendre à ce que vous dégraissiez votre effectif dans les prochaines semaines ?
C'est le propre du football professionnel. Nous n'échappons pas à cette règle-là. Comme chaque saison, et même s'il y a une volonté de garder une ossature, il n'en reste pas moins qu'il y aura forcément des départs. Pour nous, il faut resserrer l'effectif autour de 25 joueurs. On écoutera ceux qui estiment ne pas pouvoir jouer régulièrement en restant chez nous.
Ne faut-il pas plutôt prendre le problème à l'envers lorsqu'on voit que des joueurs comme Zubar ou Civelli, qui ne bénéficieront pas forcément d'un grand temps de jeu, souhaitent rester ?
On peut effectivement voir le problème sous cet angle-là. Maintenant, pour ma part, je ne connais pas beaucoup de joueurs ambitieux qui souhaitent rester dans un club où ils ne joueront pas beaucoup... De toute façon, ça ne me gêne pas. Le budget qu'on a prévu intègre l'ensemble des joueurs présents dans l'effectif. Nous ne sommes donc pas dans une situation financière de crise. Cela dit, l'équilibrage de l'équipe se fera. D'une manière ou d'une autre.
Et qu'en est-il plus précisément de Gaël Givet ?
Gaël est un garçon qui a joué la majorité des matches l'an dernier. C'est un joueur qui a été international, qui a des qualités certaines. Il fait partie de l'effectif aujourd'hui. Maintenant, le réaménagement dans l'axe central se produira nécessairement du fait de l'arrivée de deux nouveaux joueurs, Erbate et Hilton. Dans cette nouvelle donne, il peut tout à fait trouver sa place, comme il peut très bien être amené à souhaiter partir. D'ici le début du Championnat, beaucoup d'eau peut couler sous les ponts.
Concernant les ambitions du club, quelles seront-elles cette saison ? Mettre un terme au règne de l'Olympique lyonnais ?
Notre ambition est claire : c'est de jouer deux voire trois années sur quatre la Ligue des champions. Cela suppose que nous jouerons les deux premières places. Maintenant, dire de manière péremptoire qu'on veut prendre le titre à Lyon, on a quand même une marge d'humilité qui nous en empêche. Maintenant, le football est ce qu'il est. Si les circonstances nous sont favorables en tout point de vue, on essaiera d'aller le plus loin dans la compétition.
Eric Gerets semblait plus catégorique en fin de saison dernière. Il déclarait vouloir «être champion avec l'OM»...
Mais qui ne veut pas être champion un jour avec Marseille ? Eric Gerets n'a fait qu'exprimer le sentiment que nous partageons tous. Moi aussi j'aimerais être un jour champion en tant que président de l'OM. C'est le voeu qu'on peut former. Après, il y a la réalité de la compétition. Aujourd'hui, en France, le club le plus riche, le club le plus fort reste quand même Lyon. L'OL a une capacité économique qui est un peu sans égal. Ce n'est pas une force qu'on bougera d'un clignement des yeux. Cela dit, on fera tout pour rendre très difficile la vie aux Lyonnais
Et sur la Ligue des champions, quelles seront vos attentes ?
Tout d'abord passer le tour préliminaire, ce qui est loin d'être acquis. Et à partir de là, faire du mieux possible dans le groupe où nous serons. La réalité économique fait qu'on ne peut pas prétendre jouer dans la cour des grands, mais le football est aussi une activité qui n'est pas mathématique. Dans ce sport, on ne pourra jamais dire que 2+2 = 4. Ça laisse la porte à l'exploit, même au miracle. C'est d'ailleurs ce qui fait la beauté de ce jeu-là.»