Un peu de soleil dans la grisailleLongtemps blessé, Renaud Cohade a été l'objet de toutes les attentions, pour la match amical du Racing, hier. Sa présence pendant toute la rencontre disputée à Ittenheim marque que le milieu de terrain est de retour. Il les avait quittés un soir de mars, pour la dernière victoire du Racing en L 1 la saison dernière du côté du Stade Léon Bollée au Mans (0-1). Renaud Cohade a retrouvé ses partenaires hier soir à la faveur d'un match amical contre Vauban pour l'inauguration de la pelouse d'Ittenheim.
Entre les deux rencontres, plus de six mois se sont écoulés. Le Racing a d'abord traversé cette période comme une âme en peine en accumulant onze défaites de rang pour finir par une relégation, avant d'entamer la saison actuelle pied au plancher.
« Ça fait du bien aux jambes » Six mois de galère pour Renaud Cohade. Clef de voûte du système échafaudé par Jean-Marc Furlan, le milieu de terrain a été rattrapé par l'un des syndromes du footballeur, la pubalgie. Une blessure pour le moins contrariante qui l'a obligé à passer sur le billard fin avril et à observer depuis les tribunes le naufrage de ses partenaires.
Alors hier, forcément, son retour aux affaires a éclipsé la partie. Le milieu a été le rayon de soleil d'un début de soirée pluvieux. Il n'en pouvait être autrement. Et il n'en pas été autrement. Jean-Marc Furlan ne s'en est d'ailleurs pas caché au moment de tirer un bilan de la rencontre : « ce que je retiens d'abord, c'est que Renaud a pu jouer pendant 90 minutes ».
Quatre jours après avoir disputé quarante bonnes minutes avec la réserve - et même marqué un but en toute fin de match -, le milieu de terrain a retrouvé les joies de l'équipe pro. Il en a profité pour promener aux quatre coins du terrain son numéro 8.
Au coup d'envoi, les regards se sont braqués sur lui. Ses premières interventions ont été scrutées avec une attention toute particulière par la centaine de spectateurs agglutinés le long de la main courante. Mais aussi par l'ensemble du staff alsacien. Ce dernier a vite été rassuré par la production du milieu strasbourgeois.
Titulaire, il a disputé l'ensemble de la partie et formé une paire de récupérateurs inédite avec le prometteur Loïc Damour. Il a également prouvé qu'il n'avait rien perdu de sa technique et que ses ouvertures étaient toujours aussi précises. Mais surtout, il a retrouvé le plaisir de jouer sans être enquiquiné par ses adducteurs.
« Ça fait du bien aux jambes, vraiment, a-t-il expliqué, sourire aux lèvres devant la porte du vestiaire. Six mois sans jouer, c'est long. » Dans une partie piège, « car il s'agissait surtout de ne pas se blesser », il a logiquement connu quelques coups de mou, « surtout sur les contre-efforts où c'était un peu plus dur ». Mais, quoi de plus logique après six mois d'indisponibilité et des séances d'entraînement plutôt corsées depuis sa reprise. « C'est normal d'avoir un peu de mal par moments. J'ai bien bossé, de manière prudente et efficace, mais j'ai encore du boulot. Maintenant, il faut aller de l'avant sans prendre de risque car je n'ai pas envie de rechuter ».
« Ne pas brûler les étapes » Et dans cette marche en avant, la prochaine étape est bien évidemment le retour à la compétition : « j'ai hâte de goûter à nouveau aux matchs officiels. Mais c'est au coach de gérer ça, il faut que je me prépare physiquement ».
Dans un secteur où la concurrence fait rage (Bah, Lacour, Othon, Shereni voir Ducrocq postulent eux aussi à une place de titulaire), « Coco » entend « tout donner pour gagner sa place et ne pas brûler les étapes ». La première a en tout cas été réussie.
Jonathan Lange
Édition du Jeu 4 sept. 2008