Domenech : "Les meilleurs jouent"
Pour affronter l'Autriche et la Serbie, le sélectionneur de l'équipe de France Raymond Domenech a dévoilé jeudi une liste sans surprise. Et sans Claude Makelele. Mais le Parisien pourrait revenir. "Les meilleurs jouent", a promis Domenech. Et personne ne peut refuser une sélection...
RAYMOND DOMENECH, quel est votre regard sur les deux premiers matches des éliminatoires de la Coupe de monde, en Autriche (6 septembre) et face à la Serbie (10 septembre) ?
R.D. : Ce sont deux matches importants, pas décisifs mais importants. C'est le départ d'une nouvelle compétition avec une qualification pour la Coupe du monde en Afrique. Tout le monde a envie de la jouer. On en rêve d'avance. Avec le match en Suède, on a commencé à se préparer. Construire quelque chose qui tienne la route avec l'impératif de plaire. A ce titre-là, on a bien avancé. Les joueurs ont compris le message.
Dans la liste que vous avez dévoilée jeudi, il y a peu de changements. Sinon que Jean-Alain Boumsong a été remplacé par Sébastien Squillaci. Le fait qu'il ne joue pas à Lyon vous a-t-il influencé ?
R.D. : Un petit peu, oui. Entre un joueur qui joue et un qui ne joue pas, c'est plus simple de prendre celui qui joue. C'est toujours mieux d'avoir quelqu'un qui a plus de rythme. "Toto" a plus joué que "Boum" ces derniers temps.
Dans cette liste n'apparait pas le nom de Claude Makelele que vous aviez pourtant préconvoqué. Avez-vous réellement songé à le retenir ?
R.D. : J'y songe encore et je suis très sérieux quand je dis que tout joueur qui joue au haut niveau dans son club est sélectionnable. Aucun joueur n'a le droit d'arrêter l'équipe de France parce qu'il l'a décidé. C'est interdit par les textes et, je pense, moralement condamnable. Quelqu'un qui porte un maillot au plus haut niveau est sélectionnable. "Keke" fait partie de ceux-là. Encore une fois, ce n'est pas l'âge qui fait la différence. Ce sont les performances. On verra où il en est dans deux ou trois mois. J'en ai discuté avec lui, il est en train de revenir, de digérer son passage dans un nouveau championnat.
Ce discours n'est-il pas ambigu envers les autres milieux de terrain ? Ceux qui jouent à sa place ?
R.D. : Il n'est pas ambigu, il est clair. Les meilleurs jouent. Ce sont ceux qui sont là qui doivent prouver qu'ils sont les meilleurs. S'il y en a un autre qui n'est pas sélectionné mais qui montre qu'il est meilleur, il jouera à leur place. Les joueurs de l'équipe de France doivent être les meilleurs en permanence. On ne prend pas quelqu'un en sélection pour lui faire un cadeau et parce qu'il est jeune, qu'il est gentil. Ce n'est pas ambigu. Mais très clair.
Si Claude Makelele est toujours sélectionnable, qu'en est-il de David Trezeguet ?
R.D. : David est toujours sélectionnable. Il a le même statut que les autres. Pour le moment, c'est un choix technique.
Et concernant Sébastien Frey ?
R.D. : Le discours est le même. Le championnat d'Italie n'a pas repris. Il est peut-être un petit peu en retard même s'il a joué en préliminaire de la Champions League avec son club. Au mois d'octobre, on verra. Il est sélectionnable, comme les autres. Son discours, je ne peux pas l'entendre. Surtout à son âge. Je ne l'entends pas et je ne veux pas le comprendre non plus.
Au sujet des gardiens, vous avez décidé de ne retenir que deux portiers alors que l'équipe de France va disputer deux rencontres. Pourquoi ?
R.D. : Deux, c'est déjà difficile à gérer. Alors trois (rires)... Pour le moment, on n'en a pas besoin. S'il y a un souci, on a toujours le temps de rappeler quelqu'un au dernier moment.
Après la Suède, Steve Mandanda est-il devenu le numéro un indiscutable ?
R.D. : Je dirais qu'il n'y a pas une hiérarchie aussi claire qu'il y a quelques années. Des jeunes gardiens arrivent et doivent montrer qu'ils sont les meilleurs et le confirmer. Le match en Suède était satisfaisant et ceux avec Marseille aussi.
La situation de Grégory Coupet vous inquiète-t-elle ?
R.D. : Je pense que c'est temporaire, je ne suis pas l'entraîneur du club. Je ne connais pas la situation et ne critique pas les entraineurs. Vu qu'il n'a pas rejoué depuis un moment, la question ne se pose pas. Quand il sera opérationnel, à ce moment, oui.
Comment avez-vous trouvé Thierry Henry dans le rôle du capitaine en Suède ?
R.D. : Capitaine, c'est le rôle du moteur. Il transmet un message, il l'a parfaitement intégré. Il a fait avec les joueurs après, avant le match et durant les trois jours. Ce n'était pas une surprise pour moi.
En Suède, pourquoi William Gallas et Philippe Mexès ont respectivement joué dans l'axe droit et gauche de la défense ? En club, c'est généralement le contraire...
R.D. : L'équilibre d'une équipe dépend des individus. Ils se sentaient plus à l'aise dans cette formule-là. Ça leur arrive en club. Je préfère qu'ils prennent cette responsabilité plutôt que de leur imposer quelque chose. En match, c'est le joueur qui compte. Les deux se sentent plus à l'aise comme ça.
Vous êtes-vous fixé un objectif de points pour les deux ou trois premiers matches des éliminatoires ?
R.D. : L'objectif, c'est la qualification. Je le disais en 2004, c'est à la fin de la bataille que l'on compte les morts. Je n'ai pas cette notion de bilan pour tous les matches. Notre objectif est de gagner les matches, tous les matches.