Les handballeurs français se sont qualifiés pour la finale des jeux Olympiques en battant la Croatie 25 à 23, vendredi à Pékin. La France affrontera dimanche pour la médaille d'or le vainqueur du match entre l'Espagne et l'Islande. Quel que soit l'adversaire, elle sera favorite.
Ce sera la première finale aux Jeux des Tricolores, déjà champions du monde (1995, 2001) et d'Europe (2006), mais toujours restés au pied du podium olympique depuis la troisième place des "bronzés" à Barcelone en 1992.
"Le handball français a beaucoup gagné, nos aînés ont écrit de très belles pages, mais là on entre en terrain vierge. On continue à porter le flambeau, quoi rêver de mieux?", a réagi l'un des anciens de l'équipe, Guillaume Gille.
Les Bleus ont confirmé face aux Croates, tenants du titre, la victoire obtenue en poule il y a huit jours (23-19).
Ils ont d'abord semblé tomber dans le piège des Croates, qui ont imprimé un faux rythme à la rencontre afin de les empêcher de développer leur jeu rapide à base de contres (6-9 après 15 minutes).
Les Français ont réagi notamment grâce à Cédric Burdet (6 buts dont 5 en première période) et au gardien Thierry Omeyer, sorti vainqueur de deux duels avec les tireurs de penalties croates.
"En début de match, en voulant trop en faire, on leur a offert beaucoup de solutions. C'est nous qui leur avons permis d'être devant au score. Puis petit à petit, on est revenu sur des bases mieux maîtrisées et défensivement on a commencé à les user", a commenté l'entraîneur Claude Onesta.
Les Tricolores menaient déjà à la pause d'un but (12-11) et ont fait la différence en deuxième période avec un Daniel Narcisse plus aérien que jamais (6 buts).
Ils ont creusé l'écart décisif de trois buts à une minute de la fin sur un merveilleux kung-fu entre Mickaël Guigou et Narcisse.
"Que Daniel Narcisse saute au plafond, à la limite ce n'est pas un scoop, mais être capable de le réussir en demi-finale des jeux Olympiques dans un contexte de pression aussi importante, ça veut dire que lui aussi a grandi", a dit le sélectionneur.
Par rapport au match de la semaine dernière, les Croates avaient récupéré leur demi-centre Ivano Balic, mais la star a été bien contrôlée par une défense acharnée des Bleus, et en particulier par Narcisse, encore lui.
"La stricte sur Balic a été décisive, il est tellement fort qu'on est obligé de lui marcher dessus", a expliqué l'ailier Mickaël Guigou.
C'est seulement la troisième fois dans l'après-guerre qu'une équipe française de sport collectif atteint la finale des jeux Olympiques après les médailles d'argent des basketteurs à Londres en 1948 et à Sydney en 2000.
Maintenant que l'obstacle croate tant redouté est franchi, personne ne voit les Français laisser filer la médaille d'or contre la petite Islande (300.000 habitants) ou contre l'Espagne à qui ils ont passé sept buts en poule la semaine dernière.
"On ne veut pas se contenter d'arriver deuxième. On a les moyens de la gagner. Aujourd'hui, c'était un vrai test parce que je pense que l'équipe qu'on va jouer en finale ne sera peut-être pas aussi coriace que les Croates", a admis l'ailier Luc Abalo.
Mais c'est précisément là que réside peut-être le piège.
"On n'a pas fait le plus dur. Le plus dur c'est ce qu'on doit faire le lendemain, c'est la vigilance de tous les instants", a dit Onesta.