Dijon - Strasbourg

Dijon à l'italienne

CARRIÈRE EN VEDETTE. - Peu utilisé à Lens la saison passée, Éric Carrière, 35 ans, est désormais la tête de proue du Dijon FCO. L'ancien milieu de terrain nantais, passé par Lyon, a retrouvé en Côte-d'Or un autre joueur expérimenté passé chez les Gones, le milieu défensif David Linarès.

ARRIVÉES.- Faruk Hadzibejic, l'entraîneur dijonnais, a recruté à la mode italienne durant le mercato. Il a notamment fait venir l'attaquant franco-gabonais du Milan AC, Pierre Aubameyang (sous forme de prêt) ainsi que l'Uruguayen Sebastian Ribas, passé par l'Inter Milan. Le club de Niort, descendu en National, a fourni une grande partie des autres arrivants, comme Lebrun, Morisot ou encore Périatambée.

DÉFAITE. - Dijon a perdu son premier match de la saison, vendredi dernier, sur le terrain de Lens. Défaits 3-1, les Bourguignons ont réduit la marque en fin de rencontre par Boateng. Mais ils devront se passer de Ribas, qui a vu rouge lors de ce premier match de L 2 et de Lotiès, blessé.

COTÉ KRIMMERI. - Victor Correia, Anthony Weber et Romain Gasmi ont repris hier l'entraînement avec ballon, en marge du groupe pro. L'effectif strasbourgeois a vu arriver le portier David Klein, qui a signé mardi un contrat d'un an avec le Racing.
Zoltan Szelesi et Emil Gargorov, légèrement touchés après le match de lundi soir, ont uniquement fait du travail en salle. Renaud Cohade, lui, est toujours aux soins mais devrait reprendre le travail avec ballon d'ici quelques jours.


Ba. Sch.
Édition du Jeu 7 août 2008

Rudy Carlier, seul en pointe, va tenter de trouver la faille face à Dijon. (Photo DNA - Cédric Joubert)

Chasser l'ivresse

Rassurés par une victoire inaugurale, face à Montpellier, les protégés de Jean-Marc Furlan se consacrent à un premier déplacement piégeux, en Bourgogne. Ce soir, ils en sauront un peu plus sur leur capacité à voyager loin.
Jusqu'ici, tout va un peu moins mal. Mais fondamentalement, cela ne pouvait pas être pire. Attiré par les profondeurs depuis le mois de mars, dépenaillé par une série de onze défaites d'affilée, le Racing a fait correspondre ses retrouvailles avec la L 2 à une énorme bouffée d'oxygène. A force de perdre sans discontinuer, il avait perdu l'habitude de gagner.
Le succès face à Montpellier constitue une bénédiction. Il ne peut être apparenté à une fin en soi. Assise sur ses trois petits points, la bande à Furlan peut avoir l'impression d'être sur un sommet. Il s'agit de ne pas se griser sur cette anecdotique colline, car le Racing fait simplement partie des neuf heureux vainqueurs de la 1re journée de L 2.

«Je ne vivais que pour ce match»


« Depuis plusieurs semaines, je ne vivais que pour ce match, admettait encore Jean-Marc Furlan hier, pour illustrer le traumatisme. Courbis a indiqué qu'en nous battant, il aurait eu le sentiment d'éliminer Strasbourg. » Après 90 minutes de jeu, sur un programme qui en compte 3 420 au total, cela aurait eu des allures du naufrage d'un navire demeuré à quai.
Mais tout ce petit monde strasbourgeois a pu basculer sur le deuxième rendez-vous de la saison avec un petit sourire au coin de la lèvre. Les masques où s'esquisse une pointe de bonheur pourraient rapidement se figer. Dijon et son stade Gaston-Gérard - avec le souvenir d'une première défaite encaissée à Lens (3-1) - peuvent toujours se transformer en cauchemar. Le précédent avait plongé le Racing dans une mini-crise.
Le Racing était promu en L 1 à la faveur d'une victoire face à Metz. Le président avait récompensé ses joueurs en les invitant quelques heures aux Baléares. Opposé à l'initiative, Jean-Pierre Papin s'était figé sur son banc. Et la défaite qui suivait, enregistrée en Bourgogne (3-1), jetait les jalons d'un divorce à venir.
Aujourd'hui, donc, et dans le sillage d'une victoire arrachée lundi à la force du jarret et dans les derniers instants d'un match incertain, le Racing est bien inspiré de marcher sur des oeufs. « Il y a eu de l'euphorie dans le vestiaire, après une victoire, tout est beau, souligne un Stéphane Cassard aussi irréprochable que méfiant. Il faut désormais avoir la capacité de continuer à faire les efforts. »
Il faut surtout s'efforcer de continuer à amasser les points, puisque le train de la L 2 est lancé et que le Racing fait partie des wagons de tête. Dijon Football Côte d'Or, dans ce cadre, ressemble à la quintessence d'un championnat piégeux. Un championnat qui ne se résume pas à une tranquille partie de plaisir.

«Dijon ne lâche rien»


« Je ne connais pas mon groupe au point de savoir son comportement dans n'importe quelle circonstance, prévient l'entraîneur strasbourgeois. Je ne connais le Racing que depuis douze ou treize mois. Mais je connais ce qui nous attend à Dijon. Ce n'est pas nécessairement bon, ça peut être même mauvais ou brouillon en face, mais ça ne lâche rien. »
Le combat s'annonce d'autant plus délicat qu'il faudra faire sans Paisley, orteil fracturé - out pour trois semaines - ni Shereni, suspendu. Pour la première fois de sa carrière, Anthony Weber, l'enfant de la Cité de l'Ill, va être titularisé chez les pros. Simon Zenke pourrait bénéficier de la même promotion. Tandis qu'en coulisse, le Racing continue d'armer (lire page suivante), sa faculté à emmagasiner des points dès aujourd'hui pourrait confirmer que le naufrage est terminé.


François Namur
Édition du Ven 8 août 2008

1 BONNEFOI
2 ZYWIECKI
3 VOSAHLO (c)
19 MORISOT
20 JARJAT
27 LEBRUN
8 LINARES
10 CARRIERE
25 BOATENG
9 AUBAMEYANG
21 MANGIONE

Remplaçants :
40 PERRAUD
15 GOULARD
6 PERIATAMBEE
17 ROBAIL
7 MANDANNE

Entraineur : Faruk HADZIBEGIC



16 CASSARD
3 FANCHONE
15 SZELESI
23 DUCROCQ
24 WEBER
12 BAH
19 LACOUR (c)
27 OTHON
28 GARGOROV
17 FANCHONE
21 ZENKE

Remplaçants :
1 GURTNER
10 BELGHAZOUANI
26 DAMOUR
11 DOS SANTOS
29 CARLIER

Entraineurs : Jean-Marc FURLAN


Arbitre : Jérome AUROUX
Arbitres assistants : Johann PERRUAUX, Cedric MOREAU
4ème arbitre : Stéphane MORE
Contrôleur : Bernard LAVIS
Délégué principal : Jean-Paul GREAUD
Délégués adjoints : Gilles BRUNET, Alain TRONCY

Score final :

1-3

Buteur Dijonnais :
A.Vosahlo (14e)

Buteurs Strasbourgeois :
J.Fanchone (70e, 90e+5)
M.Dos Santos (82e)

Tout sauf tranquille

Le Racing s'est imposé, hier à Dijon (1-3), pour son deuxième match en Ligue 2. Menés au score, puis réduits à dix, les Strasbourgeois ont souffert jusqu'au bout pour arracher cette première victoire à l'extérieur.

De l'un de nos envoyés spéciaux à Dijon

Le Parc des Sports Gaston Gérard avait tout du traquenard. Un bon petit piège, comme la Ligue 2 aime à en réserver aux « gros » de ce championnat.
Une tribune en construction, une pluie drue qui arrose la pelouse à quelques minutes du coup d'envoi et surtout, une équipe locale revancharde après sa défaite inaugurale à Lens... Bref, de quoi prédire au Racing une soirée tout sauf tranquille.
De quoi, aussi, inciter Jean-Marc Furlan à la prudence, en titularisant d'emblée trois milieux défensifs (Lacour, Othon, Bah), Jean-Alain Fanchone occupant pour la première fois le couloir gauche.

« On a démarré de manière catastrophique »


Dès l'entame, ce sont pourtant les Dijonnais qui prennent les choses en mains. Le milieu de terrain strasbourgeois est aux abonnés absents, avec un Mamadou Bah pas dans son assiette, un Quentin Othon très discret et un Emil Gargorov étonnamment fébrile.
Derrière, la charnière Weber/Ducrocq donne des sueurs froides à Cassard et les Bourguignons s'installent peu à peu dans le camp strasbourgeois. Boateng, par deux fois, est tout prêt d'ouvrir le score. Mais c'est finalement le capitaine Vosalho, après un cafouillage dans la surface, qui donne l'avantage aux Dijonnais.
On attend une réaction côté ciel et blanc, mais elle est timide, le Racing s'illustrant plus par ses pertes de balle que par des occasions franches. « On a démarré de manière catastrophique et la première demi-heure nous a été très défavorable, reconnaît d'ailleurs Jean-Marc Furlan, on était en dessous de manière générale ».
La deuxième mi-temps démarre tout aussi tièdement. Le Racing, malgré la débauche d'énergie de Zenke, n'arrive pas à s'approcher du but dijonnais. Et les Strasbourgeois - pris en grippe par le public après les sorties sur blessures de Carrière et Zywiecki - s'empalent, en vain, sur la défense locale.
Le match se tend, les cartons sortent, mais bizarrement, le RCS relève enfin la tête dans cette ambiance de plus en plus hostile. Le salut vient finalement de la « famille » Fanchone. « Jaf », très remuant sur le côté gauche, récupère une énième balle dans le couloir et sert James d'une longue transversale. Ce dernier ne se fait pas prier pour tromper Bonnefoi d'une volée imparable.
Dijon réagit, mais de manière brouillonne. Jusqu'à ce coup franc où Ducrocq, sorti trop tôt du mur, écope de son deuxième carton jaune. Réduits à 10, mis sous pression par des Bourguignons qui veulent absolument accrocher une victoire, les Strasbourgeois sont au bord de la rupture.
Mais le sort est de leur côté. Sur une percée qui semble anodine, Mamadou Bah tente sa chance de loin. Suffisant pour que Marcos, en bon renard des surfaces, trompe le gardien dijonnais qui a relâché sa balle. Et sur une dernière accélération, Belghazouani offre même à James Fanchone l'occasion de marquer un doublé. A 3-1, le match est plié.

« Des choses qui ne s'expliquent pas »


« J'ai secoué les gars à la mi-temps, je leur ai dit qu'on n'était plus en CFA à Geispolsheim, poursuit Jean-Marc Furlan, et finalement, l'équipe a gagné avec ses tripes. Parce que dans la dernière demi-heure, il n'y avait plus aucun aspect technique. »
Et le coach d'ajouter : « Il y a des choses qui ne s'expliquent pas, qui sont presque de l'ordre du magique. Mais c'est bien pour la confiance, pour les jeunes et pour tout le club ».
Le Parc des Sports Gaston Gérard, hier soir, avait tout du traquenard. Mais les Strasbourgeois le quittent avec les trois points. Magique ou pas, le Racing occupe - provisoirement - la première place du classement de Ligue 2.


Barbara Schuster
Édition du Sam 9 août 2008

Merci les Fanchone

Malgré quelques faiblesses individuelles, le Racing a pu compter sur quelques hommes forts pour faire le plein à Dijon. James et Jean-Alain Fanchone, les deux cousins de Guadeloupe, se sont notamment montrés brillants.

De l'un de nos envoyés spéciaux à Dijon

CASSARD (). Le gardien n'a pas chômé et a dû s'employer pour calmer les ardeurs bourguignonnes. Il intervient du poing sur un ballon aérien (7e) ou dans les pieds de Mangione (18e) et ne peut absolument rien sur le but. En revanche, il est l'auteur d'une énorme parade sur une tête d'Aubameyang (72e) ou sur un tir sans angle de Boateng (90+1e).
SZELESI (). Il est à l'origine du seul ersatz d'occasion pour le Racing dans la première demi-heure, sur un centre que personne ne reprend (23e). Mais, comme ses partenaires, le Hongrois n'est pas paru très serein derrière, troué à moult reprises, comme sur des incursions de Jarjat (39e) ou de Boateng (45e). Il n'a pas non plus toujours été très rassurant dans la dernière ligne droite, mais s'est battu.
WEBER (). A coups de tête pour dégager, le jeune Strasbourgeois a tenté de ne pas céder à la panique, mais a partagé la fébrilité générale sur les ballons en profondeur dijonnais. A organisé la résistance dans la dernière ligne droite où il s'est montré précieux et plein de sang froid.
DUCROCQ (). On a relevé une montée peu inspirée quand le bateau a tangué (20e) et s'est retrouvé contraint de colmater les brèches dans un collectif en difficulté. Expulsé pour n'avoir pas respecté la distance d'un mur.
J.-A. FANCHONE (). Pour sa première titularisation, le latéral a d'abord souffert avant de bien se reprendre pour être l'un des défenseurs les moins décevants. Son centre vers Zenke (35e) a notamment témoigné de son mieux être. Et il a forcé la décision en délivrant la passe décisive vers son cousin (69e) pour l'égalisation.
OTHON (). Il a déçu car on attend toujours beaucoup de lui. Repositionné au milieu de terrain, il s'est révélé extrêmement discret et a été remplacé à la mi-temps par Marcos (46e), dont l'opportunisme a permis d'arracher la victoire ().
BAH (). Le Guinéen a d'abord raté à peu près tout ce qu'il a voulu et a perdu trop de ballons ce qui n'est jamais anodin dans son secteur. Sa seule réussite, une passe vers James Fanchone, a donné lieu à la plus grosse occasion alsacienne (32e). Moins médiocre en 2e mi-temps à tel point que son bon tir a conduit à la victoire strasbourgeoise.
LACOUR (). S'il a été l'auteur d'une transmission approximative qui a contraint Ducrocq à voir jaune, le capitaine n'a pas été le moins actif dans le combat dans l'entrejeu. Sa polyvalence l'a amené à terminer derrière.
GARGOROV (). On a désespérément cherché le Bulgare, plutôt intéressant lundi. Le maître à jouer désigné s'est surtout apparenté à un maître à tomber ou à cafouiller. A mis involontairement Boateng en orbite (13e) ou a gâché une occasion en contre (51e). Remplacé par Damour (83e).
J. FANCHONE (). Bien qu'intermittent, l'ancien Manceau s'est d'abord créé la plus grosse occasion strasbourgeoise sur une frappe en pivot (32e) avant de concrétiser en reprenant un centre de son cousin pour l'égalisation (69e) et un caviar de Belghazouani (90+6e).
ZENKE (). Le Nigérian a été le meilleur Strasbourgeois, tant qu'il a été sur le terrain. Il a harcelé la défense dijonnaise, a été l'auteur de quelques transversales judicieuses et a décoché un tir dangereux au ras du poteau (36e). Remplacé de manière surprenante par Belghazouani (69e), qui a offert le doublé à J. Fanchone.


François Namur
Édition du Sam 9 août 2008

DIJON 1
RACING 3

Parc des Sports Gaston Gérard. Mi-temps : 1-0. 4 637 spectateurs. Pelouse : bon état. Arbitre : M. Auroux
Les buts : J. Fanchone (70e, 90e+6), Marcos (82e) pour Strasbourg ; Vosalho (14e) pour Dijon
Avertissements : Gargorov (26e, poussette sur Carrière), Ducrocq (29e, obstruction), Marcos (46e, faute sur Zywiecki), Damour (85e, anti-jeu) pour Strasbourg ; Bonnefoi (36e, gain de temps) pour Dijon.
Expulsion : Ducrocq (80e, deuxième carton jaune, anti-jeu).

RACING : Cassard - Szelesi, Weber, Ducrocq, J.-A. Fanchone - Bah, Lacour (cap.), Othon (46e, Marcos) - Gargorov (82e, Damour) - J. Fanchone, Zenke (69e, Belghazouani). Entraîneur : Jean-Marc Furlan
DIJON : Bonnefoi - Lebrun, Zywiecki (48e, Goulard), Vosahlo (cap.), Jarjat - Linarès, Morisot, Boateng - Carrière (59e, Periatambée) - Aubameyang (73e, Mandanne), Mangione. Entraîneur : Faruk Hadzibejic

7e : coup franc concédé par J.-A. Fanchone, côté gauche, aux 25m. Mangione tire dans le pack, mais Cassard écarte le danger des deux poings.
13e : Gargorov perd la balle dans le rond central, Boateng récupère et tente sa chance des 30 m, plein axe. Sa balle file juste à côté des buts de Cassard.
14e : coup franc tiré par Mangione aux 30 m. Morisot reprend dans la surface, Othon contre... dans les pieds de Vosalho, qui trompe Cassard à bout portant d'une frappe en force sous la transversale (1-0)
17e : déboulé d'Aubameyang plein axe. Mais l'attaquant, seul face à Cassard, tire au dessus.
23e : action menée côté droit par Fanchone. Szelesi dédouble dans le couloir et centre dans la surface, mais Othon, de la tête, est un poil trop court.
31e : Bah donne à James Fanchone à l'entrée de la surface, plein axe. Ce dernier se retourne et tire en pivot, mais Bonnefoi arrête en deux temps.
35e : Zenke, après avoir échoué une première fois sur Bonnefoi, récupère et tente sa chance des 25 m, mais son tir passe juste à côté du poteau droit des Dijonnais.
65e : contre-attaque dijonnaise, menée par Lebrun, qui centre pour Mangione. Ce dernier reprend sans contrôle. Au dessus.
70e : transversale de J.-A. Fanchone au deuxième poteau. J. Fanchone devance Jarjat et reprend du plat du pied, de volée et trouve la lucarne gauche de Bonnefoi (1-1)
72e : centre de Mangione, repris par Aubameyang de la tête. Reflexe incroyable de Cassard, qui sauve sur sa ligne.
83e : tir des 20 m de Bah. Bonnefoi relâche la balle. Marcos, en embuscade, reprend et marque dans le but vide (1-2).
90e+6 : Belghazouani s'arrache côté gauche de la surface et centre en retrait pour J. Fanchone, qui marque dans le but vide (1-3).


Ba. Sch.
Édition du Sam 9 août 2008

Deuxième victoire d'affilée pour le Racing

On prend la tête de la L2 et j'espère qu'on va rester dans le trio jusqu'au bout


La feuille de match

En marche avant

Pas malheureux lors de ses deux premiers matches en L 2, l'équipe de Jean-Marc Furlan semble avoir attiré une bonne étoile au-dessus de sa trajectoire de relégué.
Après avoir fait 0 sur 33, le Racing a donc réussi un 6 sur 6. Le changement est radical. A l'agonie dans la dernière ligne droite de la saison de 2007-2008, il a lancé l'opération remontée sur les meilleures bases. Il donne de l'espoir quant à la capacité strasbourgeoise à ne pas s'éterniser en L 2. Il souligne également l'écart de niveau entre les deux championnats différents fréquentés à deux mois d'intervalle.
Le Racing a perdu un contingent conséquent de joueurs à l'intersaison. La moitié de ses titulaires est partie pour continuer à fréquenter le haut niveau. Une carte juvénile donc incertaine a été jouée cet été.

La mi-temps avec un but de retard, un moindre mal


Mais la bande à Furlan s'en est sortie à son avantage, aussi bien face à un gros bras de la division, à domicile (Montpellier 1-0), que sur le terrain d'une écurie nettement moins ambitieuse, à l'extérieur. Seul vainqueur à deux reprises avec celle de Pouliquen, à Metz, elle pointe en tête d'un championnat à peine entamé. Le succès décroché à Dijon, dans un environnement passablement déstabilisant, se révèle encourageant. Il n'est pas non plus complètement rassurant.
Dans un demi-stade - deux tribunes sont en construction - à peine à moitié plein, le Racing a été brinquebalé en 1re période. Il aurait pu sombrer. « On n'était pas au duel et Dijon montrait plus d'envie », constatait aussi avec lucidité Jean-Alain Fanchone dans les couloirs du stade Gaston-Gérard.
Le Racing a atteint la mi-temps avec un but de retard, un moindre mal. Avec au moins trois éléments aux abonnés absents ou presque - Othon, Bah et Gargorov -, il n'a pas été loin de sombrer. La soufflante à la pause n'en a été que plus logique.
L'entraîneur strasbourgeois a parlé à ses joueurs du pays, de l'Alsace et plus particulièrement de Geispolsheim où nombre de ses protégés ont fait leurs classes ces derniers mois et continueront à le faire dans les prochains temps. « Je leur ai effectivement dit qu'ils étaient encore à Geispolsheim », raconte Furlan pour évoquer son discours à mi-course pour le 2e match de la saison.
Le Racing décidait donc de se retrousser les manches dans le 2e acte. Deux blessures dans le camp de Dijon - Zywiecki, poutre de la défense, Carrière, le leader offensif - modifiaient le rapport de force. De l'opportunisme, sur l'une des premières actions alsaciennes, conclue par James Fanchone sur un centre de son cousin, renversait la tendance. La victoire décrochée pour le 1er déplacement de la saison a donc tenu à un fil.
Loin de s'appuyer sur une maîtrise collective, elle s'esquissait dans un joyeux bazar, puisque Pierre Ducrocq voyait rouge. « Franchement, on parle de la nécessité de réduire la distance entre les arbitres et les joueurs, explique l'exclu. Mais là... Sur le coup franc de Dijon et contré (ndlr : M. Auroux le redonnera à retirer), l'arbitre a regardé Marcos comme une m...e. Je lui ai simplement lancé qu'il ne lui avait rien dit. »

« Aucune complémentarité possible entre les joueurs »


A 10 contre 11, c'est dans un chaos tactique assez improbable que le Racing a forcé la décision. « Il n'y avait aucune complémentarité possible entre les joueurs, en a souri l'entraîneur strasbourgeois. On a mis Bah devant la défense, Damour à droite, Marcos à gauche. On a gagné sur l'envie. » Un peu grâce au banc également et c'est la 2e fois en deux matches.
Après Zenke et Marcos actifs à la Meinau lors de leur entrée en jeu lundi face à Montpellier, le Brésilien, ainsi que Chahir Belghazouani, ont forcé la décision en Bourgogne. A défaut de supplanter totalement l'adversité en qualité, le Racing a démontré qu'il disposait d'un argumentaire plus élargi en quantité.
« Parfois, il y a des choses magiques », a conclu Jean-Marc Furlan. On sait trop, parfois, que les effets de la bonne fée ou d'un sorcier bien intentionné peuvent s'effacer rapidement. Avec, en défense, les absences de Paisley et la suspension automatique de Ducrocq, Shereni et Pelé ne seront pas de trop pour les prolonger.


François Namur
Édition du Dim 10 août 2008