Le Racing retrouve la Ligue 2 un an après l'avoir quittée. Philippe Ginestet n'entend pas s'y éterniser, mais redoute un championnat « piégeux », ce pourquoi il compte encore renforcer son équipe. - Sur le plan sportif, le Racing ne s'est guère illustré en cette intersaison qu'à la faveur du départ de nombre de ses joueurs. En revanche, vous avez mis l'accent sur le projet EuroStadium. Où en est-on sur le sujet ?
- On est entré dans une phase active, des études se poursuivent et, au mois de septembre, interviendra une étape importante. On présentera l'investisseur principal dans ce projet, celui qui assurera un investissement de l'ordre de 350 M€. Avec ce projet que nous avons lancé et qui doit aboutir à une échéance de cinq ou six, on entre à une période clef dans l'histoire du club.
« Le favori, c'est Lens »- A plus brève échéance, il y a une saison de L 2 à aborder. Dans quel état d'esprit êtes-vous à la veille du début du championnat et à trois jours du premier match du Racing ?
- La notion d'état d'esprit est essentielle justement. Dans la dernière ligne droite de la saison passée, c'est l'état d'esprit qui a été défaillant. Mais paradoxalement, je crois qu'avec un groupe largement renouvelé, avec des jeunes qui sont du club, on souffrira moins sur ce plan. L'an dernier, il a fallu gérer des états d'âme. Je pense qu'on n'aura pas à le faire cette année.
- Il reste que le Racing apparaît un peu déplumé pour cette nouvelle saison. Etes-vous en mesure d'assumer un statut de favori ?
- De toute façon, le favori du championnat, c'est Lens. Derrière, il y aura sept-huit équipes pour se départager les deux places restantes. Après, j'ai confiance dans ce groupe, avec des cadres d'expérience, avec des jeunes aux dents longues. Il y a un potentiel intéressant.
On ne part, hélas, pas complètement dans l'inconnu puisque l'on a connu la L 2 récemment. On sait qu'il faut y faire preuve de régularité et on en saura concrètement plus après dix matches. On fait preuve d'humilité et de volonté. Un statut n'a jamais fait remonter une équipe. Et on a le souci de renforcer encore le groupe avec trois joueurs.
« La notion de stabilité plutôt que la solution de facilité »- Dans la préparation de la saison, ce qui n'a pas manqué d'interpeller, c'est le maintien de Furlan. Vous n'aviez pas gardé Duguépéroux voilà deux ans. Pourquoi conserver Furlan ?
- Pour Duguépéroux, que j'avais maintenu en cours de saison contre l'avis de certains, il y avait une cassure avec l'effectif. Là, en analysant la saison passée, on voit qu'il y a deux tiers d'excellent ou presque, et un tiers catastrophique. On sait aussi que Furlan a l'expérience de la L 2, il a fait remonter Troyes. J'ai privilégié la notion de stabilité plutôt que la solution de facilité en virant l'entraîneur.
- Quelle est l'ambition exacte du Racing pour la saison à venir ?
- Le Racing a des structures d'un club de L 1. On doit retrouver l'élite dans les deux ans, avec les droits télé qui vont avec et qui permettrait d'assumer. En tant que président, je ne me défile pas. C'est parfois lourd et éprouvant, mais avant tout passionnant. Il y aura encore plus de 6 500 abonnés cette année, malgré les mauvais résultats, malgré le chemin de croix. Il y a donc une espérance que l'on partage tous. De mon côté, c'est de bâtir un grand club de L 1.
Propos recueillis par François Namur
Édition du Ven 1 août 2008