Arrivé il y a un mois à Strasbourg, l'attaquant brésilien Marcos croit dur comme fer au challenge de la remontée. Et rêve de découvrir la Ligue 1, alors que le Racing affronte ce soir le SC Fribourg (Bundesliga 2) à Colmar (lire ci-contre).
« Le climat ? Non, ça ne me dérange pas, c'était pareil à Berne », lance Marcos, pas du tout stressé d'apercevoir des nuages gorgés de pluie au-dessus des terrains d'entraînement du Krimmeri, comme c'est habituellement le cas ces derniers jours.
Arrivé au début du mercato - sous forme de prêt - l'attaquant brésilien semble avoir trouvé ses marques à la Meinau. Une adaptation rapide favorisée par sa connaissance de la Ligue 2, alliée à une excellente pratique du Français.
Le Brésil, la Tunisie
la Suisse puis la France
Plutôt baroudeur, ce Brésilien polyglotte de 28 ans n'a pourtant découvert le championnat de France que l'an passé, à Ajaccio. Avant ce détour par l'Ile de Beauté, son parcours a été plutôt exotique. Formé Brésil - où il évolue au Guarani, puis à Sertaozino - il est repéré par un agent et débarque en Tunisie. Une année à Bizerte, puis une autre à l'Espérance Tunis suffisent pour qu'il traverse la Méditerranée, direction Berne.
Après une saison avec les Young Boys, marquée par une belle campagne européenne - où il inscrit, comme son coéquipier Joao Paulo, l'un des buts de la victoire face à Marseille -, il suit son entraîneur Gernot Rohr, en partance pour la Corse.
Un passage remarqué, puisqu'il inscrit 9 buts pour l'ACA, dont 7 de la tête.
« Je jouais souvent avec Mandrichi, ça se passait bien », souligne l'attaquant, qui se définit plus comme un « neuf et demi que comme un vrai avant-centre ».
« J'aime décrocher, toucher beaucoup de ballons, précise-t-il encore, et si un gars est mieux placé que moi, je donne la balle, car une passe décisive est aussi importante qu'un but ».
Reste qu'un attaquant est forcément attendu au tournant. Et avec un seul but inscrit lors des matchs amicaux disputés jusqu'à présent et des prestations en demi-teinte, le Brésilien est déjà sous le feu des critiques.
« On a fait des lourdes séances physiques et on arrive cramés aux matchs, rétorque Marcos, avant de rajouter, mais bon, mon rôle est de marquer et c'est normal que je sois critiqué dès que je n'y arrive pas ».
« Tant qu'on monte
c'est l'essentiel »
Pour se libérer de la pression inhérente au poste d'avant-centre, Marcos a pour principe de ne jamais se fixer « d'objectifs » quand on lui demande combien de buts il espère marquer.
« Le classement des buteurs n'est pas une obsession chez moi, d'ailleurs je ne tire jamais les penalties », ajoute encore le Brésilien.
Reste une idée fixe : « Découvrir la Ligue 1 ». « Je suis venu ici parce que l'objectif est de remonter », répète l'attaquant, qui croit aux chances d'une équipe strasbourgeoise, « jeune mais pleine de qualités, au bon mental, qui fait preuve de beaucoup de solidarité ». En espérant que ce cocktail suffise pour permettre au Racing de retrouver l'élite. Car quoi qu'il en soit, Marcos ne veut pas endosser le costume de messie.
« En L 2 tout le monde doit défendre. On doit jouer en bloc. Et ce n'est jamais un joueur qui peut faire la différence tout seul », tranche-t-il.
Barbara Schuster
Édition du Mer 23 juil. 2008