Deux Fanchone, James et Jean-Alain, se côtoient désormais dans les vestiaires de la Meinau. Rencontre croisée avec ces deux cousins éloignés qui risquent de se retrouver ensemble, sur le terrain, lundi prochain face à Montpellier. « Avant d'arriver ici, je ne le connaissais pas. Je savais juste qu'il y avait un Fanchone qui jouait en équipe de France chez les jeunes », lance James Fanchone.
A ses côtés, Jean-Alain acquiesce. Car si les deux joueurs portent le même nom de famille et sont bel et bien apparentés - cousins éloignés de par leurs pères -, ils ne s'étaient jamais rencontrés jusqu'à ce que James débarque en Alsace.
Et malgré leurs origines guadeloupéennes communes - avec une souche familiale qui se trouve à Vieux-Fort, en Basse-Terre - tous deux ont grandi en métropole. Au Mans pour James et à Mulhouse pour Jean-Alain.
« Il avait déjà promis son maillot à quelqu'un d'autre » Reste juste cet épisode assez cocasse, raconté par Jean-Alain. « Je crois que c'était en 2000, en tous cas j'étais jeune. J'étais ramasseur de balles à la Meinau et le Mans était venu, en rigole encore le benjamin des Fanchone, à la fin du match, je voulais le maillot de James et je lui avais sorti ma carte d'identité sous le nez, pour qu'il voit mon nom. Mais il avait déjà promis son maillot à quelqu'un d'autre!»
Hormis ce premier contact, dont James avoue ne plus avoir le souvenir, les Fanchone se découvrent à Strasbourg la saison passée.
Mais c'est seulement à la reprise en juin, avec l'intégration de Jean-Alain dans le groupe pro, qu'ils font réellement connaissance. James jouant, comme il le dit lui-même « un rôle de grand-frère ». « Même si je suis encore assez jeune, j'essaie de lui donner des conseils, pour qu'il évite les erreurs que j'ai pu commettre », expose-t-il.
« C'est un exemple » Des conseils que « Jaf » écoute attentivement car « son expérience est très intéressante ». Et même si le modèle du jeune arrière gauche se nomme Patrice Evra, il apprécie tout autant le style de son cousin sur un terrain. « C'est un ailier qui percute. Et puis, c'est un exemple, parce qu'à 28 ans, il continue à se battre et à travailler à l'entraînement comme un jeune qui doit prouver », ajoute-t-il.
Des éloges qui ne vont pas que dans un sens. « Jaf est quelqu'un de bien et il est à l'écoute. S'il continue à travailler sérieusement il pourra aller plus haut », estime James.
Côté défaut, Jean-Alain se creuse la tête mais avoue « n'en avoir pas vu pour l'instant » chez James. Ce qui fait sourire l'intéressé : « c'est parce qu'il n'ose pas dire du mal. Moi, je dirais que Jean-Alain doit encore travailler son replacement défensif ».
« Dès qu'il est venu à gauche, il a marqué » Les deux cousins s'entendent comme larrons en foire. Y compris sur le terrain. La preuve, « dès qu'il a permuté pour venir jouer côté gauche, il a marqué » ironise Jean-Alain.
Plus sérieusement, tous deux répondent en choeur « la montée » quand on leur demande quel est leur objectif pour la saison qui démarre. De manière plus personnelle, « Jaf » voudrait bien « que le travail paye » et qu'il soit régulièrement appelé dans le groupe par Jean-Marc Furlan.
Histoire que les deux cousins ne soient plus seulement liés par leur nom ou leur origine antillaise. Mais plutôt par leur appartenance au onze de base du RCS.
Barbara Schuster
Édition du Jeu 31 juil. 2008