Weber dans la charnièreAvec les absences de Paisley et Ducrocq, le jeune défenseur Anthony Weber, déjà titulaire à Dijon, pourrait remettre le couvert vendredi soir à la Meinau, face à Bastia. Anthony Weber n'est pas vraiment du genre à prendre la grosse tête. Et quand on lui demande son avis sur sa prestation, après sa titularisation vendredi dernier face à Dijon, il commence par soupirer.
« C'était très dur, surtout la première demi-heure. Je suis passé complètement au travers, lâche le Strasbourgeois de 21 ans, je n'étais pas dedans, pas présent, j'ai perdu trop de balles... »
Sûr qu'Anthony Weber n'a pas vraiment fait une entame de rêve pour sa seconde apparition en Ligue 2, après une première pige en avril 2007 face à Reims, où il avait dû remplacer au pied levé Habib Bellaïd, expulsé au bout de vingt minutes de jeu.
« Notre jeu n'a pas été extra » Tout comme ses coéquipiers, il a plutôt dû serrer les dents face aux fusées nommées Aubameyang et Boateng, lancées par l'insaisissable Mangione. « On aurait pu rentrer à la mi-temps avec un 3-0 pour Dijon », estime même le défenseur central.
« A la mi-temps on a eu droit à une soufflante du coach, surtout nous, les jeunes. Il avait raison et ça m'a réveillé, parce que j'étais un peu groggy après cette première demi-heure ratée », raconte encore Anthony Weber.
En seconde période, le natif de la Cité de l'Ill a toutefois prouvé qu'il valait mieux que sa piètre première période, en tenant courageusement la baraque dans une équipe réduite à dix après l'expulsion de Ducrocq.
« C'est sûr que notre jeu n'a pas été extra, que ce soit face à Montpellier ou Dijon, mais on a tous fait les efforts pour le collectif, pour arracher un résultat. D'ailleurs si on a pris 6 points, c'est parce qu'on s'entend bien », poursuit encore Weber. Avant d'ajouter : « cette année je me sens vraiment bien dans le groupe, j'ai plus confiance, j'ai plus d'affinités. Certains joueurs je les connais depuis 3, 4 ou 6 ans. Et puis cette année, il y a plus de mélange entre jeunes et anciens ».
Confiné au vestiaire « bis » l'an dernier, Anthony Weber a désormais une place plus affirmée au sein du groupe, même s'il est forcément « plus en retrait qu'en CFA », où il avait le brassard de capitaine.
« Être vraiment dans le vestiaire pro, c'est peut-être un détail, mais ça change tout », poursuit celui qui arbore le numéro 24, juste derrière... Ducrocq (n°23) et Paisley (n°22).
Un Grégory Paisley qu'Anthony Weber n'hésite pas à prendre en exemple. « C'est le défenseur complet, il a tout ce qu'il faut tactiquement et techniquement », estime l'espoir strasbourgeois. Qui s'inspire aussi de son prédécesseur formé au centre Habib Bellaïd, « très fort dans les duels et l'impact physique ».
« Je reste au moins jusqu'à Noël » Reste que la venue de Steven Pelé - avec qui il devrait former une charnière centrale inédite face à Bastia - risque de diminuer encore un temps de jeu déjà aléatoire, d'autant plus que Furlan n'est pas adepte du turn-over en défense. Pas de quoi inquiéter outre mesure le colosse Weber.
« Pour l'instant je reste au moins jusqu'à Noël. Et si je n'ai pas de temps de jeu suffisant, je réfléchirai à un prêt. Mais de toutes façons, dans n'importe quel club il y a de la concurrence. A moi de prouver que j'ai une carte à jouer comme titulaire ou troisième homme, expose Anthony Weber, comme je suis Strasbourgeois, ça me plairait bien de faire mon trou ici ».
Barbara Schuster
Édition du Mer 13 août 2008