Stéphane Cassard, auteur de deux parades décisives face à Dijon, s'attend à un « championnat très serré » cette saison en Ligue 2. (Photo DNA - Laurent Réa) « La Ligue 2 est un combat »Auteur d'un bon début de saison, le portier du Racing Stéphane Cassard fait figure de sage au milieu d'un groupe strasbourgeois rajeuni. Et compte bien user de son expérience pour aider le Racing à retrouver la Ligue 1. - Vous avez déjà connu la Ligue 2 avec Troyes, Créteil et Strasbourg... quelles sont les caractéristiques de ce championnat ?
- Ces dernières années, le niveau a progressé. Les clubs font des efforts au niveau des infrastructures, comme on l'a vu à Dijon ou Reims. Il y a toujours des petites équipes, comme Vannes cette année, mais il y a aussi beaucoup de grands clubs comme Metz, Troyes, Lens, Montpellier... Et puis, il y a de plus en plus de bons joueurs, avec la moitié des équipes de L 2 qui sont capables de monter. Comme en L 1, le championnat s'annonce serré.
- Et en plus, le Racing a un statut de favori qu'il faut assumer...
- C'est pour ça que c'est tellement dur de faire l'ascenseur, parce qu'on est attendus partout. On joue contre des équipes à 150%, très motivées et ça ressemble plus à un match de Coupe. Faut comprendre tout de suite que la L 2 est un combat et s'y adapter le plus rapidement possible.
« La Ligue 2 est un marathon »- Quelle est la recette pour remonter ?
- C'est la force du groupe, de notre collectif qui fera la différence, comme on a pu le voir lors des deux premières rencontres. Après, c'est la régularité qui sera importante. Il ne suffit pas faire une bonne entame. L'an dernier, Troyes a eu une grosse période avant de craquer, comme nous d'ailleurs. Or la L 2, c'est un marathon, ça se joue sur la durée.
- Un marathon que vous aviez mené à bien lors de la saison 2006/2007 avec Jean-Pierre Papin. Et cette année ?
- Il y a des similitudes, notamment dans l'envie de gagner. On l'a vu pendant les matchs amicaux, on a envie d'être ensemble, le groupe est sérieux, appliqué. Ce n'est pas un hasard si on a réussi nos deux premiers matchs.
« Même si on n'est pas bons, il faut être solide »- Même si la victoire à Dijon a été très difficile à décrocher...
- C'est vrai. Mais ce genre de victoire est super importante. Gagner un match comme ça, avec toute l'équipe qui défend son but, c'est très positif. Après, il ne faudra pas rééditer nos trente premières minutes, parce que si on est menés 2-0 à la mi-temps, le match est quasiment plié. Même si on n'est pas bons, il faut être solide.
- Quitte à sacrifier le spectacle ?
- On met en application notre jeu et la victoire passe par le jeu. Mais dans une saison, il faut parfois être moins beaux et plus efficaces. L'an dernier, on voulait tout le temps être beaux et on se faisait planter. Nantes, l'an passé, ne jouait pas spécialement bien, nous il y a deux ans c'est pareil. Avec Jean-Pierre Papin, on a souvent gagné à l'arraché, dans les dernières secondes du match, parce qu'on n'a jamais lâché et qu'on voulait aller au bout tous ensemble.
« On aura besoin de tout le monde »- On dit souvent qu'il faut une équipe expérimentée pour remonter. Or le Racing a une équipe jeune, avec beaucoup de nouveaux joueurs...
- Avec la descente, les changements étaient obligatoires. Là, il y a des nouvelles têtes, des jeunes qui apportent leur fraîcheur. Et les deux derniers arrivés (Shereni et Pelé, ndlr) connaissent la L 2. Ils ont de l'expérience et ont tous deux connu une montée.
Mais, quoi qu'il arrive, on aura besoin de tout le monde, car les matchs sont engagés. On l'a vu à Dijon, où on a pris 6 cartons, sans compter les blessés.
- L'an dernier, vous aviez très bien débuté, mais très mal fini. Comment éviter que ce scénario se répète ?
- Il ne faut pas se relâcher, ne pas tomber dans l'excès de confiance. Au contraire, il faut avoir la capacité de se remettre en question après chaque rencontre.
Propos recueillis
Édition du Jeu 14 août 2008