Mevlut Erding sera à la pointe de l'attaque sochalienne cet après-midi à Lauterbourg face à Karlsruhe. (Photo DNA - Laurent Réa). Retour sur terreDemi-finaliste de l'Euro avec la Turquie, Mevlut Erding a retrouvé le FC Sochaux. L'attaquant sera cet après-midi sur la pelouse du stade de la Lauter de Lauterbourg, où son club affronte Karlsruhe.
25 juin 2008. 22h21, Parc Saint-Jacques de Bâle, l'Allemagne rencontre la Turquie en demi-finale de l'Euro.
Miroslav Klose vient de redonner l'avantage à la Mannschaft. Il ne reste plus qu'une dizaine de minutes à jouer. Fatih Terim, le bouillant sélectionneur turc, abat sa dernière carte et sort de sa manche son joker, Mevlut Erding.
Le jeune attaquant remplace Ayhan Akman. La fin de match est complètement folle. Semih Senturk arrache l'égalisation à 2-2 avant que, dans les ultimes minutes de jeu, Philipp Lahm n'envoie ses coéquipiers en finale.
« Que des bons souvenirs » Cette fois, la Turquie ne réussit pas à renverser la vapeur comme elle avait pu le faire contre la Suisse et la Croatie. Pour sa première grande compétition internationale, Erding voit la porte de la finale se fermer devant son nez.
Cette élimination, aussi cruelle fut-elle, en aurait rendu amer plus d'un. Pas Mevlut Erding. Le jeune attaquant est plutôt du genre à voir le verre à moitié plein qu'à moitié vide.
De cet Euro, il ne garde que « des bons souvenirs » comme il le répète à l'envi. « Ce n'est que du positif, nous avons vraiment réalisé un très bon parcours et nous ne sommes pas passés loin du tout en demi-finale » justifie le Sochalien, qui mesure l'ampleur du chemin qu'il a parcouru.
« J'ai beaucoup appris » En un an, celui qui était habitué aux joutes de CFA s'est tour à tour imposé comme l'une des révélations du championnat de France en inscrivant onze buts avant d'intégrer la sélection turque fin mars, à la faveur d'une rencontre en Biélorussie.
Dès lors quand, mi-mai, il voit son nom figurer sur la liste des 26 joueurs turcs présélectionnés, puis dans celle des 23 définitivement retenus, Erding savoure. « Tout est allé très vite. Je savais que l'entraîneur allait en écarter trois et j'ai eu beaucoup de chance de rester. »
De la chance, peut-être. Du talent sans doute. Au point que Terim le titularise lors du premier match de l'Euro face au Portugal. Sorti à la mi-temps, Erding observera le reste de la compétition depuis le banc de touche jusqu'à cette fameuse demi-finale. « Même si j'ai été remplaçant, j'ai tout de même beaucoup appris » précise-t-il.
Reprise progressive Après trois semaines de vacances, l'attaquant a effectué sa reprise le 14 juillet. « J'ai recommencé l'entraînement une dizaine de jours après l'équipe. J'ai suivi un programme adapté pendant huit jours avant de réintégrer le groupe. »
Même s'il confie avoir éprouvé « quelques difficultés », son retour dans le Doubs s'est passé le plus naturellement du monde. Et ce, malgré les sollicitations des plus grands clubs turcs auxquels il a poliment opposé une fin de non recevoir. Du moins pour le moment. « J'aime mon pays, mais pour l'instant, ce n'est pas le moment d'y retourner », explique-t-il.
En attendant, Erding reverra peut-être les rives du Bosphore plus vite qu'il ne le croît. Le 20 août prochain, les Turcs rencontrent le Chili en match amical. Mais avant de songer aux honneurs de la sélection, l'attaquant sait qu'il doit « d'abord être bon en club ». Première étape le 9 août face à Grenoble pour la reprise de la Ligue 1.
Jonathan Lange
Édition du Sam 2 août 2008