«Je ne suis pas quelqu'un qui tourne les pages», a expliqué jeudi le gardien du Paris-SG Mickaël Landreau, après un printemps mouvementé, entre sa mise à l'écart de l'équipe de France et la petite phrase de Charles Villeneuve sur la nécessité d'avoir «un grand gardien» au PSG. Landreau assure que l'équipe de France fait toujours partie de ses «objectifs».
Après deux saisons agitées, le Paris SG semble avoir retenu les erreurs en constituant un groupe plus expérimenté et plus talentueux. Êtes-vous soulagé ?
Evidemment qu'il était important de construire un groupe plus solide et plus mature. Je pense que ce n'est d'ailleurs pas encore fini.Claude (Makelele) et "Ludo" (Giuly) vont nous apporter beaucoup sur le terrain et dans le vestiaire. Il nous reste une bonne quinzaine de jours pour peaufiner et apprendre à mieux tous se connaître. Mais seuls les résultats compteront et diront si le club a bien fait.
On sent dans les propos des joueurs encore beaucoup de prudence...
Oui. Il est important de rester prudent car on n'a encore rien fait. A Paris, on sait que rien n'est gratuit et qu'il faudra s'arracher partout pour l'emporter. Mais ce sera comme ça que l'on sera récompensés.
Sur un plan personnel, comment abordez-vous cette troisième saison au club ?
Je me sens bien, content d'avoir repris et profité de mes vacances. Pour moi, c'est une nouvelle saison qui recommence, avec une envie de bien se préparer et un état d'esprit conquérant et ambitieux.
Avez-vous tourné la page après votre non sélection avec l'équipe de France pour l'Euro-2008 ?
Je ne suis pas quelqu'un qui tourne les pages. Cela fait 13 ans que je suis professionnel et que je construis ma carrière. Cet épisode en fait partie. Cela représente un échec personnel mais ma carrière continue. Heureusement que la vie ne s'arrête pas au choix d'une personne (Raymond Domenech, NDR). L'essentiel, c'est de savoir où on va et de se sentir bien dans ses baskets. Moi, je continue à travailler et à prendre plaisir à faire mon métier tous les jours. C'est la base.
Avez-vous fait une croix sur l'équipe de France ?
Non, ça fait toujours partie de mes objectifs. Il faut d'abord être régulier en club et obtenir de bons résultats.
Les déclarations du président Charles Villeneuve disant qu'il voulait un "grand gardien à Paris" vous ont-elles blessées ?
Depuis deux ans que je suis là, je lis et j'entends tellement de choses, qu'aujourd'hui, je prends du recul, j'emmagasine et je vis d'abord les choses. Et puis, visiblement, il n'avait pas dit que je n'étais pas un grand gardien mais que Paris méritait un grand gardien (il sourit puis reprend, NDR). Mais je m'en fous. Je connais mon niveau, je sais qui je suis et je n'ai pas à le prouver plus que ça à quelqu'un. Je m'appuie sur mes forces, mon vécu et je continue à avancer. Je joue à un poste où, mentalement, je dois être blindé.
Mais aussi fort que vous puissiez être, n'y a-t-il pas un moment où votre confiance s'est étiolée ?
Je ne suis pas un extra-terrestre. Je n'ai jamais estimé que je gérais tout bien. Maintenant, je sais que je fais tout pour être au maximum. Avec des erreurs,avec des échecs, avec des énormes réussites. Peut-être que ça déplaît mais je ne suis pas là pour faire du sensationnel. Je suis là pour faire une carrière avec le plus de rigueur, d'engagement et d'honnêteté possible.»
Recueilli par Cyril MORTEVEILLE (AFP)