Un peu plus éclairé
Sans en tirer une quantité disproportionnée d'enseignements, le Racing est apparu en progrès, hier, à Colmar. Il a fait preuve d'efficacité pour battre un candidat à la montée en Bundesliga (4-1). En marge de la rencontre, Jean-Marc Furlan a annoncé le probable départ de Mouloungui.
On ne conclura pas à un panorama collectif complètement épanoui, à la faveur de ce qu'a montré le Racing hier soir, à Colmar, pour battre Fribourg. Mais l'équipe strasbourgeoise a plus convaincu en une mi-temps que lors des huit qui ont inauguré sa phase de préparation.
Si elle avait tenu tête à Grenoble, voilà dix jours à Raon l'Étape (0-0), elle n'avait jamais réussi les ambitieux mouvements entrevus hier.
Le président Philippe Ginestet, de retour de vacances, a pourtant fait la fine bouche à la pause, garantissant qu'il restait « du travail et qu'il faudra renforcer d'au moins deux joueurs » le groupe rassemblé sous les ordres de Jean-Marc Furlan.
Ses joueurs avaient pourtant su, à coup de petits détails, orientés dans le bon sens, amener à la raison une équipe de Fribourg en retard dans la préparation.
L'équipe strasbourgeoise
friable derrière
Parfois séduisante offensivement, dans le sillage d'un Zenke, jamais avare d'efforts, d'un Belghazouani intermittent, mais tonique, et d'un Gargorov, plutôt inspiré pour distiller les ballons, l'équipe strasbourgeoise apparaît paradoxalement friable dans le secteur où elle a connu le moins de changements : ses bases arrière.
Elle a souffert par séquences alors qu'elle a semblé en mesure de s'offrir une partie de plaisir pour son avant-dernier match amical.
Ainsi, si elle a atteint la mi-course avec deux buts d'avance - une reprise de Zenke à quelques mètres du but d'une défense allemande complètement débordée (1-0) et une tête de Belghazouani sur un coup franc de Gargorov (2-0) -, elle n'a dû qu'à un lamentable raté de Banovic à l'heure de transformer le penalty concédé par Paisley sur Türker, de ne pas être menée.
Et, à l'entame de la seconde période, alors que le Fribourg d'un quelconque Abdessadki n'était pas loin de se résigner, Türker a profité d'une approximation défensive, dans la relance de Szelesi et dans le placement de tous ses copains, pour crucifier Gurtner depuis l'entrée de la surface (2-1).
Loin de se démonter, le Racing a insisté et Gargorov, en deux temps, bénéficiant d'une 2e chance grâce à la volonté de James Fanchone, auteur d'une entrée intéressante, a éloigné le suspense (3-1).
A la faveur d'un lob imparable, l'ailier passeur s'est transformé en buteur dans la dernière ligne droite pour donner à la confrontation des allures d'humiliation (4-1).
« J'ai donné mon feu vert
à son départ »
A peine tout ce petit monde au vestiaire, Philippe Ginestet et son entraîneur se sont enfermés dans une pièce pour évoquer le profil de l'effectif rassemblé. Les deux décideurs ont confirmé l'inéluctable processus de rupture qui marque les relations entre Éric Mouloungui et son club : « J'ai donné mon feu vert pour qu'il parte. Je dispose de sept attaquants et je ne veux que des joueurs concernés sur 11 mois. »
L'intéressé ne l'est visiblement plus, affirmant dans les couloirs du Stadium qu'il allait partir. Blessé pour deux à trois semaines d'après le staff médical strasbourgeois, mais en mesure de s'entretenir physiquement, le Gabonais se place clairement sur un marché, dont le Racing peut espérer quelques millions. On sait que Nancy s'est renseigné il y a deux mois, avant de reculer devant les prétentions alsaciennes. Elles seront sans doute moins élevées désormais.
Loin de pérorer devant le joli spectacle offert par ses joueurs, l'entraîneur strasbourgeois s'est efforcé également d'édulcorer l'enthousiasme ambiant. « J'aurai espéré mieux sur le plan athlétique, a notamment précisé le technicien, avec des transitions plus rapides. Il y a peut-être des questions sur la défense, mais je constate qu'elle n'a été que plus ou moins protégée, avec deux gamins seulement au côté de Lacour. Je ne change pas quant à mon regard sur l'effectif. Il faudrait dans l'idéal un joueur avec un peu plus de maturité par ligne. Mais il n'est pas question de se presser. On a jusqu'au 31 août et on aura aussi éventuellement le mois de janvier pour recruter. Il faut savoir faire confiance aux gens et être patient. »
Il s'avère que dans sa position de relégué avec sa naturelle volonté de retrouver très rapidement les lumières de la L 1, le Racing n'est pas du genre à briller par cette qualité. Furlan devra s'y faire.
François Namur
Édition du Jeu 24 juil. 2008